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Cheval Blanc 7. La Parole n'est comprise que par ceux qui sont illustrés (30). Le Rationnel humain ne peut saisir les Divins, ni même les Spirituels, s'il n'est illustré par le Seigneur, nos 2196, 2203, 2209, 2654. Ainsi il n'y a que les illustrés qui saisissent la Parole, n° 10323. Le Seigneur donne à ceux qui sont illustrés la faculté de comprendre les vrais, et de discerner ceux qui semblent se contredire, nos 9382, 10659. La Parole dans le sens de la lettre n'est pas semblable à elle-même, et paraît quelquefois se contredire, n° 9025. Et c'est pour cela que ceux qui n'ont pas été illustrés peuvent l'expliquer et la tourner de manière à confirmer (31) toute sorte d'opinion et d'hérésie, et à protéger tout amour mondain et corporel (32), nos 4783, 10330, 10400. Sont illustrés d'après la Parole ceux qui la lisent d'après l'amour du vrai et du bien, mais non ceux qui la lisent d'après l'amour de la réputation, du gain, de l'honneur, et ainsi d'après l'amour de soi, nos 9382, 10548, 10549, 10551. Sont illustrés ceux qui sont dans le bien de la vie et par suite dans l'affection du vrai, n° 8694. Sont illustrés ceux dont l'Interne (33) a été ouvert, par conséquent ceux qui peuvent être élevés dans la lumière du Ciel quant à leur homme interne, nos 10400, 10402, 10691, 10694. L'illustration est une ouverture actuelle (34) des intérieurs qui appartiennent au mental (35), et aussi une élévation dans la lumière du Ciel, n° 10330. Le Saint (36) influe de l'interne, c'est-à-dire, du Seigneur par l'Interne, chez ceux qui considèrent la Parole comme sainte; et cela à leur insu, n° 6789. Ceux qui sont conduits par le Seigneur sont illustrés et voient les vrais dans la Parole, mais non ceux qui sont conduits par eux-mêmes, n° 10638. Ceux qui sont conduits par le Seigneur sont ceux qui aiment le vrai parce que c'est le vrai, et ceux-là sont aussi ceux qui aiment vivre selon les Divins Vrais, nos 10578, 10645, 10829. La Parole est vivifiée chez l'homme selon la vie de son amour et de sa foi, n° 1776. Les choses qui viennent de la propre intelligence n'ont pas la vie en elles-mêmes, parce que rien de bien ne procède du propre de l'homme (37), nos 8941, 8944. Ceux qui se sont beaucoup confirmés dans une Doctrine fausse ne peuvent être illustrés, n° 10640. C'est l'Entendement10 qui est illustré, nos 6608, 9300. L'entendement est le récipient du vrai, nos 6222, 6608, 10659. Sur chaque Doctrinal (38) de l'Église il y a des idées, qui appartiennent à l'entendement et par suite à la pensée, selon lesquelles le Doctrinal est perçu, nos 3310, 3825. Les idées de l'homme, tant qu'il vit dans le monde, sont naturelles, parce que l'homme pense alors dans le naturel; mais toujours est-il que des idées spirituelles ont été renfermées dans ces idées naturelles chez ceux qui sont dans l'affection du vrai pour le vrai, et c'est dans ces idées spirituelles que l'homme vient après la mort, nos 3310, 5510,1 6201, 10237, 10240, 10551. Sans les idées de l'entendement et de la pensée qui en provient, il n'y a aucune perception sur quoique ce soit, n° 3825. Les idées sur les choses de foi sont ouvertes dans l'autre vie; et, là, elles sont vues par les Anges telles qu'elles sont, et alors l'homme est conjoint aux autres selon ces idées, en tant qu'elles procèdent de l'affection qui appartient à l'amour, nos 1869, 3310, 5510, 6200, 8885. C'est pour cela que la Parole n'est comprise que par l'homme Rationnel; car croire quelque chose sans l'idée du sujet et sans l'intuition de la raison, c'est seulement retenir de mémoire un mot destitué de toute vie de perception et d'affection, ce qui n'est pas croire, n° 2553. Le Sens littéral de la Parole est celui qui est illustré, nos 3619, 9824, 9905, 10548. (30) Ceux qui sont illustrés (ab illustratis, du verbe illustrare) Ceux dont la motivation est l'amour du vrai et du bien reçoivent du Seigneur la compréhension des vérités profondes de la Parole, même si dans la lettre cette Parole présente des contradictions. C'est ce que Swedenborg va montrer. (31) Confirmer (ad confirmandum, du verbe confirmare): tenir pour prouvé, justifier, d'où professer, mettre en application. (32) Tout amour mondain et corporel (cuicunque amori mundano et corporeo (audatif). Dans le langage de Swedenborg, les corporels et les mondains s'opposent aux spirituels et aux célestes, bien que les premiers représentent les seconds. Il s'agit ici de l'amour du monde naturel et de ses richesses, et de l'amour de soi, par opposition à l'amour de Dieu et du Prochain. (33) L'Interne (Internum) L'esprit de l'homme, pour Swedenborg, se compose d'un «interne» et d'un «externe», bu en langage moderne approximatif, d'un niveau inconscient ou subconscient, et d'un niveau conscient. Ces deux niveaux coexistent, parce que l'homme participe déjà (à son insu) à la vie du monde spirituel, alors même qu'il vit matériellement sur la terre. L'«interne», chez l'homme bon, se laisse pénétrer par les influences célestes. Du subconscient humain descend à son tour une bonne influence qui imprègne l'«externe» de l'homme: sa conscience, et le pousse à bien penser et à bien agir. L'homme dont l'«interne» a été ouvert à la lumière du Ciel pense et agit «spirituellement», alors que l'homme dont l'«interne» n'est ouvert qu'à la lumière du monde pense et agit «matériellement». (D'après la Nouvelle Jérusalem et sa Doctrine) Céleste, n° 36 à 46). (34)Une ouverture actuelle (actualis aperitio) actuel, dans le sens d'effectif, résultat d'une action. Ainsi Swedenborg distingue les maux actuels, dont l'homme est responsable et dont il répondra au jugement, des maux héréditaires. (35)Le mental (mens) est constitué de la volonté et de l'entendement (voir la note 101plus haut). (36)Le Saint (sanctum) Ainsi est appelé, dans la Parole, le Divin Vrai procédant à Seigneur (voir la note 5 accompagnant le n° 1 du Cheval Blanc). La sainteté de la Parole, son «Saint» vient de ce que le Seigneur est dans l'«intime» de la Parole — à son niveau suprême, le plus interne — et le Saint de la Parole pénètre en ceux qui la considèrent comme sainte: le Bien et le Vrai du Seigneur pénètrent alors en l'homme. (37)Le propre de l'Homme (proprium hominis) est ce que la personne s'est appropriée dans la construction de son moi, par l'exercice libre de sa pensée et de sa volonté, donc de son mental. Ainsi, pour Swedenborg, le «propre» et le «libre» font un. Mais la volonté de l'homme non régénéré (voir la note 44, plus loin) étant le plus souvent appliquée à faire le mal, l'homme peut, par exemple, puiser dans son «propre» l'idée qu'il peut vivre indépendamment de Dieu, l'impression qu'il détient la vie et vit par lui-même. Sur ce point particulier, l'on pourrait dire que l'homme se sent propriétaire, alors qu'il est seulement usufruitier. (38)Un Doctrinal: voir plus haut (à la note 23), les Intellectuels et les Doctrinaux. |
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